Depuis plus d'un an, l'Ordre étudie secrètement la possibilité de déléguer aux commis la vérification de la préparation des médicaments. Les dirigeants de l'Ordre estiment que les salariés pourraient s'impliquer davantage, et pensent qu'en libérant les salariés de la corvée d'actes "bas de gamme", ils seront plus disponible pour accomplir des actes que les intellectuels de l'Ordre jugent plus "nobles".

Pour l'instant, l'Ordre songe à ne permettre cette délégation que dans le secteur public. Ce que les dirigeants de l'Ordre ne réalisent pas, c'est qu'en prenant cette décision, ils posent trois gestes :
1- ils reconnaissent le principe qu'on peut légalement déléguer aux commis la vérification de la préparation des médicaments;
2- ils précisent les conditions de cette délégation dans le secteur public;
3- mais ils laissent un grand vide juridique dans le secteur privé.

Ceci est d'autant plus inacceptable, que les dirigeants de l'Ordre se proposent même de permettre la surveillance cyclique (c.-à-d. la surveillance par "spot check"). En vertu du projet de l'Ordre, un pharmacien pourrait alors ne vérifier qu'une ordonnance sur mille ou sur un million, une fois par jour ou une fois par année, selon son caprice. Dans un tel contexte, en quoi un pharmacien propriétaire aurait-il besoin d'un pharmacien salarié ?

Si les penseurs de l'Ordre s'imaginent qu'ils peuvent imposer leur vision de la profession au troupeau tranquille des pharmaciens salariés, ils oublient que nous sommes parfaitement capables de défendre nos droits. S'il y a aujourd'hui des pharmaciens en service dans nos officines (ce qui était rarement le cas dans les années '60), c'est parce que l'APPSQ a forcé la Corporation professionnelle à appliquer les dispositions de la loi à ce sujet, à la fin des années '60. De plus, si le président en fonction à l'Ordre au début des années '80 a perdu son poste, c'est parce qu'il soutenait un syndic qui appliquait mollement l'article 31.

Cela fait trente ans que l'APPSQ se bat pour faire en sorte que l'article 31 soit respecté. Nous ne laisserons pas trente ans d'efforts être saccagés par ceux qui nous gouvernent. Si on veut que les pharmaciens soient plus interventionnistes, la solution c'est d'avoir davantage de pharmaciens dans nos pharmacies, et non de faire exercer la pharmacie par d'autres.

Les moyens que l'APPSQ mettra en oeuvre pour défendre les emplois en pratique privée nécessiteront votre participation. Au fur et à mesure que l'Association déploiera cette stratégie, nous ferons appel à votre solidarité. Les dirigeants de l'Ordre doivent comprendre que la récréation a assez duré et que nous ne les laisserons pas compromettre les intérêts sociaux-économiques des pharmaciens salariés.

Ce sujet est de la plus haute importance : vous devez nous appuyer. Unis, nous vaincrons, nous vous en donnons notre parole.

 

Jean-Pierre Martel, pharmacien --------------------------Pierre Chartier, pharmacien
Ex-Président de l'APPSQ
-------------------------------------Nouveau Président de l'APPSQ


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